– 24 janvier 2024 –
Temps estimé de lecture : 7 minutes
Au creux de l’hiver, le silence se fait sentir. Parfois pesant, parfois salvateur.
Tout nous tire vers la Terre. Tout pèse.
Le ciel est bas, gris. La lumière revient tout doucement. On grapille quelques minutes de plus, par ci, par là, sans vraiment que ça se sente encore totalement. On se languit des beaux jours, rêvant de leur retour et de leur chaleur. On rêve d’un corps plus en forme. On se languit de la joie associée aux beaux jours.
Mais qu’en est-il de l’hiver ?
Froid
Vent
Pluie
Grisaille
Déperissement
Déprime
…
Au creux de l’hiver, on se dépouille, on laisse aller des parties de l’ancien.ne nous. Malgré nous, nous faisons le vide pour ne garder que ce qui vibre réellement avec nous, et ainsi laisser place à ce qui s’en vient de plus grand pour nous.
Nous sommes en plein coeur de notre mort annuelle.
Et si on résiste, la frustration persiste. Et nos journées portent des airs de déprime hivernale.
Pour aller plus loin : l’épisode de podcast associé
1. L’hiver, ou la petite mort
Du point de vue de la Médecine Traditionnelle Chinoise, l’hiver correspond au point culminant du Yin. La période où l’énergie est au plus bas, car concentrée au coeur de la Terre. Au cours de cette saison, on constate :
- plus de fatigue,
- un besoin de plus de sommeil et de temps pour récupérer,
- une immunité plus faible,
- un besoin de douceur accru,
- un isolement naturel.
En hiver, tout est plus « pesant », tout prend plus de temps. Alors, on peut parfois (souvent) ressentir de la frustration.
Car il est naturellement de rituel de rêver son année en janvier, de poser des intentions, de faire en sorte de « devenir la meilleure version de soi ». On rêve, on rêve, on rêve.
On rêve de celle.celui qu’on voudrait incarner cette nouvelle année.
On se languit des expériences qu’on aimerait tester, découvrir ou redécouvrir.
On s’imagine les voyages qu’on aura l’occasion de faire.
On visualise les projets personnels ou professionnels qui verront le jour (ou non) cette nouvelle année.
… mais après le temps des rêves, vient souvent la frustration.
2. L’éloge de la lenteur
Parce qu’on sait, on sent ce dont on se souhaite pour cette nouvelle année, on veut généralement se mettre en action TOUT DE SUITE – right away !! But it’s not the time yet 🙂
On aimerait se mettre en action pour voir ses rêves se réaliser le plus vite possible. Mais l’énergie n’est pas au rendez-vous; le corps et le mental ne suivent pas. Et c’est tout à fait naturel, car l’hiver n’est pas le temps de la mise en action, mais celui de l’introspection & du dépouillement.
Mise en exemple : imagine dans le monde agricole. L’hiver n’est pas la saison de la récolte. Mais de la préparation des futurs plantations. C’est le temps où on laisse la terre se reposer, se régénérer pour s’assurer de bonnes récoltes au cours de l’année. On ne commence à préparer le terrain qu’à la fin de l’hiver / début printemps.
C’est parfois frustrant parce qu’on ne s’en rend pas réllement compte, mais en hiver, toute l’activité se fait sous terre. Et comme tout est dans tout, ç’en est de même pour nous.
Certes, il ne se passe pas grand chose à l’extérieur de nous. On a du mal à tenir nos bonnes résolutions, on a du mal à se mettre en action. Mais rends-toi compte de tout ce qui se passe en toi ! A l’intérieur de toi, quelque chose bouillonne. C’est la saison où nous avons le plus de prises de consciences sur ce qu’on veut pour nous et ce qu’on ne veut plus. On se dépouille de ce qui ne sous appartient ou convient plus, pour laisser la place à nos futurs rêves de s’enraciner. On vérifie naturellement si nos rêves sont toujours alignés avec qui nous sommes. C’est LA période pour comprendre quelle(s) partie(s) de nous on a envie d’exprimer cette année. C’est le temps du tri intérieur.
Alors laisse infuser. Accueille ces prises de conscience. Peut-être tu peux faire quelques petites actions pour prendre soin de toi, de ton moral et de ta santé, en attendant la grande mise en action pour tes rêves de cette année.
3. Le temps du vide
Et c’est ici que nous sommes invités à respirer. A accepter le vide & la lenteur. Car c’est justement dans ce vide et accompagné.e.s de cette lenteur que nous nous régénérons (tant physiquement, qu’énergétiquement, émotionnellement, mentalement etc.), que nous rétablissons notre capital énergétique pour soutenir nos élans, nos rêves et nos accomplissements pour l’année à venir.
Alors maintenant que tu sais que le vide et la lenteur sont des états naturels de l’hiver et qu’ils nous sont indispensables pour nos récoltes annuelles, accordes-toi, pour quelques semaines encore, la compassion & la compréhension d’avoir besoin de temps pour te régénérer.
En cette période, il est normal et naturel :
- de ne pas avoir l’énergie de sortir après le travail
- de se fatiguer plus vite que le reste de l’année – accordes-toi un peu plus de sommeil ?
- d’avoir plus souvent envie de manger
- de se questionner, questionner nos habitudes, nos comportements, notre environnement et tout ce qui compose notre vie
=> pour créer l’environnement indispensable à cette nouvelle version de nous qui rêve de s’exprimer pour le bien de notre épanouissement personnel.
Comment bien vivre cette petite mort hivernale ?
En tant que femme ou personne menstruée, cette phase hivernale porte la même énergie que la phase des menstruations. On l’associe à l’archétype de la Femme Sauvage ou de la Sorcière.
La Femme sauvage ou la Sorcière
C’est l’image de cette femme coupée de tout, au fin fond de la forêt. C’est celle qui s’isole pour se connecter pleinement et simplement à la nature, ses habitants, à Terre Mère. C’est celle qui connaît tous les secrets de la nature mais aussi ceux de son propre corps.
Car l’équivalent de Terre Mère en nous = notre corps, tandis que Père Ciel = notre mental.
C’est pour ça qu’en tant que personne menstruée, nous vivons une petite mort chaque mois. L’hiver, c’est la petite mort pour tous les êtres, mentrués ou non.
Tout comme la phase des règles, l’hiver est la période idéale pour retourner en soi, se poser les bonnes questions, mais aussi reconnecter à son corps : mettre de la conscience sur son corps, ses ressentis, apporter de la présence, de la douceur à son corps et répondre à ses besoins.
Et très souvent, on appréhende cette période; elle fait peur parce qu’elle est sombre et nous met en contact avec des phases sombres de nous-même. Mais rappelles-toi que la vie est faite de dualité et de tout ce qu’il y a entre les deux : de lumière, d’ombre et de toutes les nuances de couleurs entre. Qu’il n’y a qu’avec la pluie qu’on peut créer un arc-en-ciel. Tes parts sombres ne font pas de toi quelqu’un de mauvais.e, de mal-aimable. Mais au contraire, une personne profondément humaine et authentique. Toutes les parties de toi ont de la valeur et méritent d’être aimée, qu’elles soient lumineuses, sombres ou entre les deux.
Ces croyances proviennent de la volonté sociétale de ne valoriser que certains traits de l’humanité. On nous a appris à aimer et valoriser que certains traits qui mettent en avant le côté solaire, et donc les valeurs masculines. On en parlera dans un autre article 😏
Pour aller plus loin : comme je l’ai dit plus haut, le corps correspond à notre Terre, c’est l’équivalent de Terre Mère dans notre écosystème individuel. Sache alors que le rapport à ton corps symbolise le rapport que tu as envers la Terre – notre planète – mais aussi le lien que tu entretiens avec ta mère ou toute personne qui symbolise la mère pour toi.
Car je suis intimement persuadée que tu te questionnes sur le rapport à ta douceur et à ton corps, sache que cette période est idéale pour commencer ou continuer à apporter de la douceur à ton corps et ton être dans son entièreté.
Ok … mais contrètement, qu’est-ce qu’on fait ?
Mes conseils pour bien (mieux ?) vivre cette petite mort hivernale
- Durant cette phase, je ne peux que te conseiller de ralentir. En ralentissant, tu favoriseras une meilleure écoute de tes émotions, de tes besoins (qu’ils soient corporels ou émotionnels). Tu seras plus à même de sentir quand ça va bien ou quand ce n’est pas le cas, et surtout comment t’accompagner quand c’est le cas. Dans la mesure du possible, adapte ton planning. Réveille-toi un peu plus tard et couche-toi un peu plus tôt si c’est possible pour toi. Diminue la fréquence de tes sorties si tu as l’habitude de souvent sortir le soir. Fais des siestes (fan de sieste par ici 😎). Diminue le temps d’écrans pour lire davantage. Ralentir n’est pas que physique, mais mental également.
- En 2ème point, je t’invites à te trouver une pratique yin – une pratique qui favorise le retour dans ton intériorité, et à la pratiquer de manière la plus quotidienne possible : méditation, respiration, yin yoga, qi gong … L’hiver est la saison où je médite le plus, où j’en ressens le plus besoin. Chaque matin, je prends 10 min (avec un timer) pour fermer les yeux, connecter à mon souffle, voire visualiser (des paysages, mes rêves … ce qu’on veut 🙂 ).
- Rester en mouvement malgré tout – du mouvement doux : marche, sport, shaking, étirements, yoga …
- Être à l’écoute des pulsions émotionelles : alimentaires par exemple, mais pas que (écrans, alcool, tabac …). Ces pulsions sont justement une parade de l’égo pour éviter de ressentir et de voir ce qui est vraiment là. C’est évidemment ok d’y répondre, mais c’est toujours mieux d’y répondre en ayant conscience d’où ça vient et pourquoi 😁
Pour résumer :
- c’est normal si en ce moment tu te sens plus fatiguée, nostalgique et que tu remets tout en question. C’est la période idéale pour faire le tri et ne garder que ce qui est bon pour toi.
- Adapte ton quotidien pour t’accompagner dans cette période : ralentir pour favoriser la regénération, le repos, la connection aux ressentis, à ce qui est présent. Favoriser le repos physique et mental.
- Et prends soin de toi, de ton corps et de tes émotions ❤️
Et si veux aller plus loin
Et prendre du temps pour t’accorder toute la douceur que tu mérites et que ton corps mérite, vivre le dépouillement hivernal avec plus de sérénité et vivre une expérience sorore, je te donne rendez-vous le week-end du 16 au 18 février pour le prochain Immersive Week-end « S’apporter de la douceur en hiver« – encore 3 places.
Plus d’infos ici : https://www.eventbrite.fr/e/billets-immersive-week-end-sortir-de-lhiver-en-douceur-2-jours-100-feminin-769763141277?aff=oddtdtcreator
Cet article vient, comme un petit rappel, panser mon état du moment , mais aussi correspond au bonheur que j’ai pu ressentir la semaine dernière lorsque je me suis offerte une semaine de pause, d’introspection, de contemplation !
Merci Marie ! Je suis heureuse que ce sujet et mes mots aient résonné en toi 🙏🏼